Read more
Mardi 27 mars 1810, trois heures de l'après-midi, sur la route de
Soissons à Reims. Un empereur de quarante ans bondit dans une
voiture, à la grande surprise d'une jeune princesse de dix-huit ans.
Napoléon Bonaparte vient de faire la connaissance de sa future
épouse, Marie-Louise, fille de François Ier d'Autriche. Pour elle, qui
fut élevée dans la haine de la Révolution française, c'est d'abord un
choc. Lui s'est peu préoccupé du cérémonial : divorcé depuis quelques
semaines et décidé à sceller cette alliance avec une vieille monarchie
européenne, il est impatient de rencontrer celle qui lui donnera un
héritier. Alors que rien ne les y préparait, l'amour surgit entre eux.
Après «l'incomparable» Joséphine, Marie-Louise, qui connut l'apogée
de l'Empire puis sa chute, fut souvent considérée comme une enfant
gâtée, prompte à abandonner son époux vaincu pour rejoindre les
siens. Pourtant, entre la timide adolescente de 1810 et la souveraine
déchue qui doit quatre ans plus tard retourner auprès de son père
sous protection militaire, le chemin parcouru a été grand.
C'est le mérite de ces différents journaux de voyage, pour la première
fois publiés dans leur totalité, que de nous faire découvrir les coulisses
de l'Empire, mais surtout les mouvements intimes et la personnalité
complexe de cette étonnante jeune fille, à la fois fidèle et capricieuse,
moqueuse et amoureuse jusqu'à la mélancolie.