Read more
il fallait lire, relire merleau ponty. a ce visage presque effacé de notre histoire intellectuelle récente, rendre un peu de sa lumière. a cette histoire intellectuelle elle-même, si peu connue, cette part de sa vérité.
on trouvera ici le portrait de l'homme bien sûr, et de la très grande figure qu'il fut des années clés du siècle. on y retrouvera aussi, admirablement mise au jour, la seule question qui comptât peut-être et qui est celle de ce {corps}, énigmatique et pluriel, par lequel le monde nous arrive et où la nature, en nous, se prolonge. l'image s'y impose, surtout, d'une pensée qui aurait elle-même un corps, qui ferait corps, qui serait corps et qui, ne cessant de désirer et de parler bien au-delà des voeux ou de la parole manifeste, assigne à cet étrange discours qu'on nomme philosophie, ses lettres de noblesse et sans doute son {style}. bernard sichère, au fond, n'aurait probablement pas risqué ce livre s'il n'était de ceux qui, d'abord, refusent de se résigner à cette rumeur sournoise, de plus en plus insistante, sur ce qu'il est convenu d'appeler, çà et là, la "mort de la philosophie".