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Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle, Odette Abadi, Simone Veil,
Margarete Buber-Neumann, Odette Fabius, toutes les déportées témoignent
de l'importance de l'amitié comme vecteur de survie, que ce soit à Ravensbrück,
Auschwitz-Birkenau ou dans les commandos de travail forcé.
On ne pouvait pas vivre seules», disent-elles et nous découvrons dans ce
livre comment elles ont pu s'appuyer sur une amie, une soeur, une mère, une
religieuse, un groupe de résistantes patriotes, ou une inconnue dont un geste
d'affection a pu les sauver du naufrage.
Acte de résistance à la déshumanisation, l'amitié est aussi l'expression d'une expérience
nouvelle de sororité/fraternité, qui tisse un lieu social «plus profond»
que celui qu'elles connaissent à travers la solidarité familiale, politique, voire la
sexualité. Par-delà les clivages sociaux qui subsistent, de manière parfois choquante,
entre les déportées de nationalités différentes ou entre triangles rouges
françaises et triangles noirs allemandes, «politiques» et «asociales», par-delà
l'extrême misère générée par la violence nazie, l'amitié demeure cette force de
vie humaine et sociale qui les sort de leur statut de victime.