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Un petit train à vapeur à l'arrêt dans une jolie station rurale du réseau d'intérêt local de la Mayenne, ou dans celui voisin de l'Orne, se regarde avec nostalgie. Il évoque un lointain passé où nos parents se contentaient du confort sommaire de ce rustique moyen de transport et voyageaient en sachant, tout comme lui, prendre le temps.
Ces « tortillards » de la Belle Époque ne ressemblaient certainement pas au TGV de notre XXIe siècle qui fend les campagnes en ne se préoccupant que des grandes agglomérations ! Les locomotives n'étaient que de petites machines à vapeur d'une dizaine de tonnes, fumantes et crachotantes, qui soufflaient en barbouillant de noir le visage des cheminots et arrosaient d'escarbilles les épaules des voyageurs prenant l'air sur les plates-formes ouvertes des voitures des deux réseaux vicinaux décrits avec une certaine tendresse dans cet ouvrage.
Les poussives locomotives traînaient derrière elles, outre l'indispensable fourgon, quelques wagons à marchandises parfois attelés à deux ou trois voitures brinbalantes où s'entassaient les voyageurs un peu secoués, certes, mais trouvant malgré tout leur aise pour aller voir un proche, se rendre à une noce ou au marché d'un village voisin, se déplacer en touriste au cours de chaque saison estivale.
Hélas ! le temps a passé et l'envahissante concurrence routière a vaincu. L'éphémère existence de ces deux petits chemins de fer d'autrefois ressemble à un conte. Et ce qui importe ce n'est pas la brièveté de leur temps d'exploitation, mais leur indéniable et chaleureuse présence...
