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La Cour des comptes a cherché à évaluer, 30 ans après le succès des premières mises en
service, l'apport des lignes à grande vitesse ferroviaire (LGV).
Elle constate que le développement de la grande vitesse s'est opéré en même temps que se
dégradaient le réseau classique et la qualité de service sur les autres lignes.
Le modèle de la grande vitesse, succès indéniable, s'est progressivement modifié, et
même dégradé :
- le remplissage des trains à grande vitesse (TGV), qui est un prérequis de la
rentabilité, n'est pas au rendez-vous sur toutes les lignes ;
- le gain de temps n'est pas la motivation principale des usagers du TGV et le trafic
du TGV est désormais stagnant ;
- le processus de décision pour la réalisation des LGV est en apparence rationnel
mais, dans la pratique, reste très dépendant de paramètres subjectifs. Il se révèle
quasi irréversible ;
- les ressources financières affectées à la construction des infrastructures permettent
aujourd'hui tout juste de financer les LGV en cours de construction.
La Cour tire de ce constat que le modèle de grande vitesse ferroviaire doit être réexaminé
afin de mieux l'intégrer dans une offre tirant parti de l'ensemble des moyens de transport.
Elle émet des recommandations en ce sens, ainsi que pour une meilleure rationalité du
processus de décision des investissements. La Cour invite enfin à financer uniquement les
projets rentables pour la collectivité.