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Le Salon de l'Académie royale de peinture et sculpture
Archéologie d'une institution
« [L]a plus belle institution, la plus utile, la plus propre à exciter l'émulation et à former également des artistes et des amateurs, c'est l'exposition périodique des travaux de ces maîtres et aspirans. »
Ce commentaire sur le Salon de 1777 de l'Espion anglois, Mathieu François Pidanzat de Mairobert, souligne l'importance que revêt dans l'esprit du public de l'époque cette exposition. Il en signale également au passage certaines qualités institutionnelles.
De simple événement lié à la grande Académie royale de peinture et sculpture de Paris, le Salon a pris une ampleur considérable et conquis l'autonomie d'une réelle institution tout au long du XVIIIe siècle. Cet ouvrage tend à poser les limites et à définir l'organisation ainsi que les pratiques qui ont entouré le développement de cette exposition. La mise à jour par les auteurs de certains vestiges du Salon permet de retrouver quelques-unes des traces de l'évolution de cette entité, de son lent enracinement dans la sphère artistique publique de l'Ancien Régime jusqu'à son affranchissement total face à l'Académie au lendemain de la Révolution française. Le Salon prend ainsi forme et place dans l'esprit du public, des artistes et des instances, et ce, à Paris tout comme dans l'Europe entière. Au fil du temps, son influence grandissante, qu'elle soit
artistique, sociale ou même politique, lui alloue force et portée.
Guidé par le souci d'une enquête rigoureuse, le présent ouvrage met en lumière la fascinante ascension de cette institution culturelle d'Ancien Régime et propose aux spécialistes et aux amateurs une vision renouvelée du Salon.
