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Heureux les doux...
Ce premier roman, Heureux les doux... nous emporte en Ajoie, vers Porrentruy, durant la Révolution française et le Premier Empire.
Cette contrée, auparavant sous la domination des Princes-Evêques de Bâle, va connaître alors de profonds bouleversements.
Dans une belle langue et un style clair, avec son humour aussi, l'auteur nous invite à partager les moments forts de la vie de deux familles de paysans anabaptistes émigrés à Bonfol et dans les environs, les Muller et les Bechler. L'univers romanesque de Guy Girard foisonne de personnages au caractère bien affirmé, hommes et femmes libres, soumis néanmoins aux caprices du destin et aux règles de leur communauté... Le lecteur cédera sûrement aux charmes de toutes les femmes de ce roman et, comme Michel Muller, à ceux de Frénie, en particulier...
« Dans la douceur des soirées de mai et de juin, enivrée du parfum des lilas, des tilleuls et des roses, elle avait ressenti dans sa poitrine et dans son giron les pulsions d'un plaisir qu'elle ignorait et qui la gênaient presque, elle qui avait été élevée selon ces principes qui affirmaient la primauté de l'esprit sur la chair et ses tentations... N'ayant encore jamais eu un contact physique avec un homme, hormis une poignée de main alanguie ou un baiser volé, elle y succombait cependant, en toute innocence... »
