Read more
Après l'effondrement des partis politiques qui l'ont gouvernée
depuis la Deuxième Guerre mondiale, l'Italie entre en 1992 dans
une phase de crise, attirant l'attention des citoyens et des médias
sur l'ampleur de la corruption politique, la faiblesse de l'État face
à la mafia et la situation désastreuse des finances publiques.
Pour «refaire le pays», des gouvernements constitués d'hommes
de gauche ouverts au libéralisme et de libéraux accessibles aux
exigences de l'égalité s'attellent alors à une série de grandes
réformes qui se poursuivront, cohérentes, jusqu'en 2001. Administration,
économie, soutien aux régions méridionales, école et
université, immigration - le chantier de ce renouveau est vaste et
complexe, dans un contexte politique en pleine mutation (évolution
des partis de gauche, poussée de la Ligue du Nord). Ces
réformes ont tenté de substituer des règles impartiales au
contrôle étatique et clientéliste des processus sociaux, avec des
résultats significatifs : privatisations, libéralisations, nouvelle
définition des rapports entre politique et administration, décentralisation
active.
L'expérience analysée ici est replacée dans l'histoire de chacun
des domaines concernés, ce qui fait de ce livre, outre une étude
approfondie de la décennie 1992-2001, un véritable guide de
civilisation italienne.
Enfin, le cas italien est d'un intérêt décisif pour une réflexion plus
générale, en France et en Europe, sur les défis que doit relever la
gauche libérale.