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La plupart des philosophes contemporains - pour une fois d'accord avec le
sens commun - pensent que nous voyons directement le monde qui nous
entoure. L'idée que nous puissions ne percevoir que des images de la réalité a
aujourd'hui très peu d'adeptes : comment les couleurs et les formes pourraient-elles
n'être, en effet, que des impressions privées dans notre esprit ? En outre,
comment pourrions-nous avoir acquis tous nos savoirs sur l'univers, si nous ne
sommes en contact visuel qu'avec des formes colorées purement mentales ?
L'auteur montre cependant, en s'appuyant sur un examen approfondi à la fois
de l'extraordinaire richesse des phénomènes visuels et de l'exceptionnelle
efficacité prédictive et explicative des sciences de la perception, que le visible
ne peut pas être dans le monde extérieur mais est bien dans notre esprit.
Au cours de la démonstration, de nombreux domaines sont abordés : logique
des couleurs ; neurophysiologie et psychologie de la perception humaine et
animale ; valeur de l'observation scientifique ; colorimétrie ; diversité des illusions
et des hallucinations ; relativité du jugement perceptuel ; phénoménologie du
rapport couleur/forme ; apparition de la vue chez les aveugles de naissance ; etc.
De même, de nombreux auteurs sont étudiés, de Locke et Berkeley à Gibson
et Churchland, en passant par Goethe, Husserl, Russell, Merleau-Ponty,
Wittgenstein, Austin et Chisholm. Une attention particulière est accordée aux
doctrines de l'adverbialisme et du matérialisme éliminativiste, encore peu
connues en France.