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Plotin, qui vécut en Égypte et en Italie au IIIe siècle de notre ère, est passé à la postérité en tant que fondateur du «néoplatonisme». Dans ses Ennéades, il a réalisé une synthèse étonnante des grands courants de la pensée grecque, où se mêlent indissociablement l'exégèse des philosophes anciens et la création d'une métaphysique originale et intemporelle.
Ce livre aborde la philosophie de Plotin sous l'angle des rapports entre la pensée et le langage, d'où son sous-titre: Intellect et discursivité. Il s'agit à la fois d'une monographie portant sur l'un des concepts les plus importants de la pensée de Plotin et d'un essai sur le morcellement de l'intelligible dans le discours des Ennéades. L'intellect (noûs) est non seulement une notion omniprésente dans l'oeuvre, mais aussi un principe immanent à l'écriture, à la démarche générale et à l'existence de Plotin. Lorsqu'il construit sa doctrine de l'intellect comme seconde hypostase, cette doctrine suscite aussitôt chez le philosophe une multiplicité de pratiques discursives: exégèse, narration de mythes, polémique, introspection psychologique, raisonnement dialectique, analogie, ou encore apophase mystique.
Ces multiples discours collaborent en vue de manifester la structure métaphysique du noûs dont ils sont l'expression déployée, la trace balbutiante. En retour, ils permettent à Plotin d'instituer discursivement ce même intellect comme une hypostase séparée de l'âme, identique à l'être et soumise à l'un. L'objectif principal de ce livre est la mise en évidence de ce lien inextricable entre la teneur «métaphysique» et la teneur «pratique» du noûs plotinien.
