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«Elle avait les yeux verts, des cheveux lisses qui tombaient sur ses épaules, une peau d'Indienne et des seins durs aux pointes fines comme des châtaignes laineuses défiant la bourrasque. Ses hanches étaient fermes, harmonieusement équilibrées, et leurs courbes basses tombaient en suivant la ligne du corps sur des cuisses musclées et des jambes potelées et pleines. Elle avait le buste long. Son beau visage brun hésitait entre le noir propre et le blanc sale. De son regard émanait une énigme qui se prolongeait sur ses lèvres charnues, superbes, légèrement retroussées sur la partie supérieure ; à peine entrouvertes, elles découvraient ses dents. La vie jaillissait de ce visage et du mélange de ce regard et de cette bouche avec un certain charisme dans sa façon de parler et de sourire.»
Saraminda est l'image féminine de cette somptueuse saga amazonienne qui se déroule à Amapá, à la frontière de la Guyane : ni femme ni esprit, ni vierge ni putain, ni végétal ni animal ; Saraminda est tout cela à la fois.
Son corps hante les hommes comme les esprits de la forêt et des rivières qui les cernent de toutes parts. Mais l'autre héroïne est la «couleur», c'est-à-dire l'or, divinité cruelle, que les aventuriers s'entêtent à poursuivre dans un univers fruste, superstitieux et brutal.
