Read more
A partir de la fin du siècle dernier, la discipline historique entre dans une phase décisive de son développement. L'histoire romantique tombe en désuétude au profit d'une nouvelle forme d'historiographie d'inspiration positiviste. Cette évolution a soulevé une multitude de questions quant à l'orientation méthodologique et théorique que devait adopter la science historique. L'histoire doit-elle, au même titre que la sociologie, étudier les structures et les institutions ? Ou doit-elle au contraire, se cantonner dans la narration et l'événement singulier ? L'histoire peut-elle se définir comme une discipline scientifique, ou est-elle condamnée à devenir simplement une méthode inhérente au corpus sociologique ?
Cet ouvrage discute de ces questions en mettant en relief les débats qui, dans les dernières décennies du siècle passé et au début de ce siècle, ont marqué la discipline historique en France au moment où la sociologie durkheimienne prenait son essor.
Extraits du texte de l'auteur
Table des matières
Introduction
I. Le problème d'une histoire scientifique : du romantisme au positivisme
II. Polysémie et ambiguïtés de la notion de « positivisme historique »
III. Propos et plan de l'ouvrage
Première partie. Le projet d'une histoire scientifique
Chapitre 1. Les sciences de l'homme et l'histoire
I. Auguste Comte ou les progrès de l'intelligence humaine
II. Ernest Renan ou l'apologie de la science
III. Hippolyte Taine ou l'application du modèle des sciences de la nature à l'histoire
IV. Ramifications du positivisme
Chapitre 2. Pluralité des perspectives en histoire-science
I. Fustel de Coulanges et les débuts de l'histoire-science: Fustel de Coulanges et la science historique de son temps - L'histoire en tant que « science pure » - L'histoire considérée comme science sociale
II. Le positivisme de Louis Bourdeau: Esquisse d'une théorie de la science - L'histoire, science de la raison -- Critique de l'historiographie traditionnelle - Importance de la méthode quantitative en histoire
III. La sociologie historique de Paul Lacombe: Le salut par la science - A la recherche d'un compromis entre l'individuel et l'institutionnel - Esquisse d'une théorie psychologisante de l'évolution humaine
IV. Discours de la méthode historique : Langlois et Seignobos - Le culte du document - « L'histoire est la science de ce qui n'arrive qu'une fois » - Apologie de la méthode historique - Entre le héros et la masse anonyme
Deuxième partie. Henri Berr et la synthèse historique
Introduction
Chapitre 3. Henri Berr, théoricien de la connaissance historique
I. Édifier la synthèse: Deux influences : Fustel de Coulanges et Émile Boutroux - Gestation d'un projet - Unifier la vie et la science : une quête incessante - L'histoire de la pensée ou la recherche de l'unité - Henri Berr, lecteur de Gassendi - Progrès de la pensée philosophique et mise en oeuvre de la synthèse
II. Synthèse historique et sociologie
III. La chaire d'histoire au Collège de France : bilan d'un échec
Chapitre 4. Henri Berr, organisateur et animateur de la synthèse
I. Objectifs de la Revue de synthèse historique
II. Dialogue de la synthèse historique et de la sociologie: A.-D. Xénopol - Paul Mantoux
III. Une encyclopédie historique : L'évolution de l'humanité - Intentions de « L'évolution de l'humanité » - « L'évolution de l'humanité » et la sociologie
Troisième partie. L'école durkheimienne et l'histoire
Introduction
Chapitre 5. Le problème de l'histoire chez Émile Durkheim
I. La sociologie et les sciences particulières : à la recherche de l'unité du savoir
II. Importance et rôle de l'histoire
III. Durkheim contre l'histoire traditionnelle
IV. Les limites de la philosophie de l'histoire
Chapitre 6. Le problème de l'histoire chez Célestin Bouglé
I. Une première influence : les sciences sociales allemandes
II. Rôle de la méthode historique
III. Sociologie et théorie de l'égalitarisme
Chapitre 7. Le problème de l'histoire chez Fr...