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Comment en est-on arrivé là ? Vingt ans après le traité
de Maastricht, les Français ont laissé sombrer l'euro.
Ils paient l'addition de leurs ambiguïtés sur l'Europe,
eux qui n'ont jamais pu la concevoir autrement que
comme une France en grand.
Les dirigeants français, incapables de s'entendre avec
les Allemands, ont tous contribué à la ruine de l'édifice
européen.
Maastricht est scellé sur un malentendu : François
Mitterrand croit qu'il affaiblira l'Allemagne en lui faisant
abandonner le deutschemark ; Helmut Kohl espère
avancer vers l'Europe politique. C'est l'inverse qui s'est
produit. Edouard Balladur rejette l'idée d'un noyau
dur en Europe structuré autour de la monnaie unique.
Lionel Jospin veut de l'Europe à condition qu'elle soit
socialiste. Jacques Chirac se disqualifie à trois reprises
avec l'échec du traité de Nice pour réformer les
institutions, l'éclatement du pacte de stabilité avec la
complicité du chancelier Gerhard Schröder et le non
au référendum sur la Constitution européenne. Enfin,
Nicolas Sarkozy accélère la catastrophe en cédant aux
exigences d'Angela Merkel.
La crise n'est plus celle de la Grèce, mais celle de l'euro
dont la survie est en jeu. Ces Français qui se croient si
européens furent les fossoyeurs de l'Europe.