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Dans les années trente, en pleine dépression, l'Amérique de Roosevelt
invente le New Deal, investit massivement dans la création, et assure
ainsi la relance économique en même temps qu'une domination
culturelle dont le Vieux Monde fait toujours les frais.
Sur fond de crise et de révolution numérique, la France peut-elle
encore, tête de pont d'une Europe bien timide, relever le défi, faire le
pari de l'investissement et de la croissance et inventer une nouvelle
donne culturelle ?
Oui, assure Olivier Poivre d'Arvor, dès lors que la culture redevient au
coeur d'un projet politique, comme François Mitterrand l'a incarné,
un véritable choix de civilisation.
Ce New Deal à la française passe par quelques axes forts : un investissement
massif dans l'éducation aux arts et à la sensibilité, un
pacte entre science, technologie et culture, un soutien accru à la
création et une ouverture aux expressions du monde. Mais aussi par
le biais d'une plus grande démocratie culturelle, d'une implication
retrouvée des citoyens dans l'appropriation de leur fabuleux patrimoine
et d'une gouvernance pleinement assurée par les territoires.
Une certitude ressort de cet essai engagé : avec 1 % de la population
mondiale, une globalisation à grande vitesse et le spectre de la crise qui
s'abat sur elle, la France ne se distingue désormais plus que par sa culture,
sa langue, sa capacité à mener la guerre douce de l'influence, le soft
power. Réveillez-vous les politiques ! À trop tarder et à préférer l'héritage
des anciens à l'audace des nouvelles générations, notre pays est menacé,
à très court terme, de perdre son avantage. L'état d'urgence est proclamé.