Read more
Quelle destinée que celle de Giulio Mazarini ! Elle commence en
1602 dans un village des Abruzzes, se poursuit en Espagne et se termine,
soixante ans plus tard, à la tête du gouvernement de la France,
après bien des péripéties qui lui permirent de révéler ses extraordinaires
talents politiques et diplomatiques.
Naturalisé en 1639, cardinal, sans être prêtre, en 1641, Mazarin, après
avoir été le confident et l'agent de son mentor Richelieu, lui succéda
deux ans plus tard comme principal ministre du jeune Louis XIV et
de la régente Anne d'Autriche, dont il obtint la faveur marquée et
le soutien constant. Son origine italienne, son prodigieux enrichissement,
ses méthodes mêmes, préférant la séduction et l'intrigue aux
accès d'autorité et à l'affrontement, rendirent sa réussite insupportable
à beaucoup, grands seigneurs, officiers royaux et parlementaires,
qui, réunis dans la Fronde, tentèrent de le renverser et se vengèrent
de leur échec en suscitant des «mazarinades», pamphlets parfois
d'une extrême violence. A l'extérieur, il parvint à conclure la paix
entre la France et l'Espagne par le traité des Pyrénées, suivi du mariage
de Louis XIV avec Marie-Thérèse d'Autriche. A la mort du fastueux
cardinal, qui légua beaucoup de ses trésors artistiques à la France, le
jeune roi pouvait régner seul sur un Etat solide et respecté.