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Ce traité, conclu entre Pie VII et Louis XVIII,
après trois années de négociations
serrées, n'a jamais été appliqué.
Tout en ne changeant pas grand chose au
concordat de 1801, il était voulu par Louis XVIII
qui souhaitait se démarquer de l'«usurpateur»
et se rattacher symboliquement à la tradition de
l'Église de l'Ancien Régime. Une très vive
polémique s'est élevée dans le pays qui a
contraint le gouvernement à renoncer à sa mise
en oeuvre.
Au-delà des péripéties multiples d'une longue
négociation qui s'est terminée à front renversé ; d'un côté Pie VII
demandant l'application d'un accord qui lui répugnait tout d'abord ; de
l'autre Louis XVIII étouffant un traité qu'il avait réclamé avec insistance -
les empoignades suscitées par le concordat ont marqué durablement
l'opinion publique de la Restauration : elles ont réintroduit la question
religieuse assoupie sous l'Empire, dans la vie politique de manière telle
qu'elle jouera un rôle essentiel jusqu'à la fin du régime.
La volonté du roi, pourtant imprégné de la philosophie des Lumières, de
relancer l'union du Trône et de l'Autel, soulève de brûlantes controverses
présageant son rejet définitif quelques années plus tard.
C'est probablement la grande erreur du règne de Louis XVIII, qui, par
ailleurs, n'en connut pas beaucoup.
Néanmoins et paradoxalement, l'Église de France sort renforcée de
l'épreuve, avec un épiscopat largement réunifié sous l'autorité pontificale,
et prête à rebondir après trente années de redoutables tribulations.
Ce livre constitue la première étude complète sur un sujet méconnu de la
Restauration et néanmoins lourd de conséquences.