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«Écrivain de combat» à la manière d'Émile Zola ou de Jack London,
Didier Daeninckx est un romancier à part : à la fois atypique et
populaire. Sa parole, transcrite et orchestrée par Thierry Maricourt,
fait feu de tout bois : en racontant Aubervilliers et son enfance, ses
révoltes et ses rêves de justice, les morts du métro Charonne et ceux
du 17 octobre 1961, les héros oubliés et les salauds ordinaires,
les Roms et les Kanaks, Conan Doyle et Jean-Patrick Manchette,
l'inspecteur Cadin et Georges Simenon, les négationnistes et
Maurice Papon, Daeninckx nous convie à revisiter notre propre
vie et à passer l'histoire aux rayons X. Il a fait de la fiction un outil
capable de secouer la réalité et de chacun de ses livres un moyen
de compréhension du monde. Écoutons-le...
Mon père était anar, ma mère communiste. Ils ont divorcé.
C'est, en plus petit, le drame du mouvement ouvrier.
Tout ce que je raconte, au fond, c'est l'histoire de ma famille,
c'est de l'autobiographie planquée sous forme de fiction.
J'écris de vrais-faux romans policiers. J'utilise la technique de ce genre
pour parler d'un univers du passé qui me passionne.
Les romans noirs sont des romans de la colère.
Je conçois le roman comme un révélateur,
traquant les failles de la mémoire collective.
Je veux redonner la parole aux exclus, aux oubliés de l'Histoire. [...]
J'écris contre l'oubli.