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Proposer une démarche qui prenne en considération l'unité de
l'agir humain et chrétien, établir une théologie morale fondamentale
en dialogue avec la pensée philosophique, en considérant
l'éthique dans son statut séculier et en opérant une reprise de
celle-ci sous la mouvance de la foi ont été les axes des travaux de
René Simon.
Loin de refermer la réflexion théologique sur elle-même, Simon a
toujours voulu l'ouvrir à l'autre (la philosophie, la sociologie, etc.),
convaincu que c'est seulement dans ce positionnement par rapport
à une certaine altérité qu'elle peut trouver son identité et se développer
en un discours cohérent qui témoigne simultanément de
son articulation au réel et de la force critique ou de la mémoire
subversive de l'Évangile. L'apport de Simon se montre précisément
dans ce mouvement-là : ouvrir les frontières - une ouverture qui
trouva aussi le chemin d'un oecuménisme fondamental et profond
-, être passeur, décloisonner dans le respect, s'enraciner dans
une tradition sans en être l'esclave, mais y trouver la force pour
vivre sa liberté et en témoigner dans le respect de l'autre. Une
telle théologie morale n'est possible que parce qu'elle place en son
centre la foi en l'homme et la foi dans le Christ, parce que l'incarnation
est prise au sérieux.
Ce volume, préparé par Denis Müller et Éric Gaziaux - tous deux
successeurs de René Simon à la présidence de l'ATEM -, rassemble
les principaux textes que le théologien a publiés durant les
années 1970 à 2000 dans des revues et ouvrages collectifs.