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Eddie Willis, journaliste sportif au chômage, se laisse
convaincre par Nick Latka, un organisateur de
matchs de boxe dénué de scrupules, de s'occuper de
la promotion d'un poids lourd argentin, Toro Molina.
Pour mener son boxeur au titre suprême de champion
du monde, Nick Latka n'hésite pas à lui organiser
des matchs truqués gagnés facilement. En fait,
l'Argentin, véritable colosse, brave type pas très futé
«descend» ses adversaires les uns après les autres
sans se douter qu'il n'a aucun punch, ne sait pas
boxer et que ses victoires sont achetées. Quand Willis
veut se ranger du côté de l'honneur, aura-t-il le courage
d'affronter Latka et le monde du racket, au péril
de sa vie, et convaincre Toro Molina qu'il n'est qu'un
«tocard» qu'on utilise ? L'amour de la femme qui
partage sa vie sera-t-il suffisant pour l'aider à tenter
de gagner plus qu'un match, le respect retrouvé de
lui-même ?
Le livre de Budd Schulberg reste, 56 ans après sa
publication, le plus grand roman inspiré par le sport
et sa dénonciation «à l'américaine» est toujours
d'actualité.
«Ce livre restera non seulement comme le roman clé
sur le monde de la boxe mais aussi comme un livre qui,
indirectement, en dit plus sur notre civilisation
que n'importe quel livre consacré à notre civilisation»
Arthur Miller
Dès sa parution en librairie, le
roman de Budd Schulberg, Plus dure
sera la chute, connut un tel succès
que plusieurs studios américains
se disputèrent le droit de l'adapter
au cinéma. La RKO faillit l'emporter
pour un film qui devait être réalisé
par Edward Dmytrick sur un scénario
de Budd Schulberg avec Robert
Mitchum en vedette. C'est finalement
la Columbia qui gagna la partie et
Humphrey Bogart obtint le rôle star,
celui de l'ancien journaliste reconverti
en agent de promotion. Sorti en mai
1956, le film de Mark Robson, sur un
scénario de Philip Yordan, est devenu
depuis un film culte, d'autant qu'il
est le dernier tourné par un Bogart
déjà rongé par la maladie.
Il joue ici, pour la dernière fois, le
solitaire cynique, son personnage le
plus populaire à l'écran. La violence
sarcastique de la mise en scène, soutenue
par une photographie en noir
et blanc très contrastée n'élimine pas
le petit regret que l'on peut avoir au
sujet du film : il n'est ni aussi sombre,
ni aussi désespéré et cruel, que le
roman dont il est tiré.