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À travers le feu est un livre rempli
d'horreurs indicibles, mais racontées sans
la moindre trace d'autocompassion. Zosia
Goldberg ne se plaint pas, ne s'apitoie
jamais sur son propre sort. Elle supporte
tout, elle se bat. Avec ce rapport dur et cru, sans concession, sur une
longue souffrance endurée jusqu'au bout, elle nous offre un précieux
manuel d'espoir et de fierté humaine.
Extrait de la préface de Paul Auster
Varsovie, 1939 : «Tu mourras parmi les gentils !» Telle est la malédiction
proférée au milieu du ghetto par un homme à l'encontre de la jeune Zosia
Goldberg, sous prétexte qu'elle ne parle pas le yiddish.
Plutôt que de prendre cela comme un mauvais sort, Zosia y entend un
message de la destinée.
Six ans plus tard, à la fin de la guerre, Zosia est toujours de ce monde. Elle a
tout perdu : ses proches, ses amis, son monde. Elle a survécu à tout, elle est
passée «à travers le feu», elle a échappé à l'Holocauste.
«À plusieurs reprises, elle reçut l'aide de soldats allemands, remarque Paul
Auster dans sa préface. Tout ça contredit ce que l'on croit savoir sur
l'Allemagne en guerre, et si l'on y ajoute les histoires de juifs trahissant
d'autres juifs, on comprend que l'image en noir et blanc que nous
avons généralement de l'Holocauste puisse se dissoudre en un gris plus
angoissant encore.»
Expérience d'une folie humaine sans nom et récit bouleversant d'une lutte pour
la survie au quotidien, À travers le feu est également le portrait d'une héroïne
ordinaire, d'une énergie hors du commun, toujours en résistance, n'abandonnant
jamais. «Elle n'a pas craqué, écrit Paul Auster, - qui se demande dans sa préface
pourquoi certains ont survécu alors que des millions d'autres sont morts -, et je
pense que c'est là son exploit le plus extraordinaire. Aussi grand, sinon plus
grand encore, que le fait extraordinaire de sa survie.»