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Gramsci est un auteur qui connut en France son heure de gloire dans les
années 1970, porté par la conjoncture politique de l'époque, alors que,
paradoxalement, il n'était que très fragmentairement traduit.
Aujourd'hui, après la chute des régimes soviétiques et l'achèvement de
l'édition Gallimard, qui rend la totalité de l'oeuvre disponible en français,
l'heure de la réévaluation de cet auteur, unanimement considéré comme
un classique du 20e siècle, est venue.
Cet essai rend accessible la richesse des articulations d'une pensée
subtile, tout en situant avec précision et esprit le parcours de Gramsci
dans le contexte politique et historique de son époque.
Écrit par le philosophe marxiste majeur de l'Italie, il en propose également
une interprétation originale, ainsi qu'une discussion serrée de son apport
pour la reconstruction d'une politique émancipatrice aujourd'hui.
«Communiste critique», selon ses propres mots. Gramsci dialogue avec
la culture bourgeoise la plus avancée de son temps, représentée en Italie
par le néo-idéalisme et le libéralisme de Croce et de Gentile. Mais le
«communisme critique» ne fait pas un «procès», il cherche à incorporer
l'«exigence» de l'adversaire, «même en tant que moment subordonné».
Nous nous trouvons aux antipodes de la vision du marxisme comme
catéchisme défini une fois pour toutes !
Le «communisme critique» est celui qui sait se poser la question de
l'héritage. C'est un thème bien présent déjà chez Engels et chez Lénine.
Mais chez Gramsci, Domenico Losurdo en fait la démonstration, il y a des
nouveautés significatives. Le problème de l'héritage est permanent et
non pas «un cercle historique désormais clos».