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Innervant les arts et les lettres entre les vingt dernières années du XIXe siècle
et la Première Guerre mondiale, le courant symboliste contient en germe
de nombreux aspects de l'art moderne, de l'abstraction au surréalisme.
En révolte contre une époque marquée par le positivisme, il est essentiellement
un art de l'idée et de la subjectivité, où se combinent quête de la modernité
et recherche délibérée d'archaïsme.
Se nourrissant de la pensée philosophique des romantiques allemands, de la
théorie baudelairienne des «correspondances» et de l'idée wagnérienne
d'art total, il tend à une unité intemporelle entre l'homme et le monde,
unité perdue qui ne sera retrouvée que dans l'évocation du mythe. Les
préraphaélites anglais, Gustave Moreau, Puvis de Chavannes, comptent parmi
les figures tutélaires de ce mouvement et nombre des personnalités les
plus novatrices de cette période - Gauguin, Redon, Ensor, Munch ou Hodler,
mais aussi Burne-Jones, Böcklin, Khnopff et Klimt - figurèrent dans ses rangs.
Cette grande synthèse présente le symbolisme sous un jour neuf et met en
relief les particularités du contexte intellectuel européen dans lequel il s'est
développé. Les innovations formelles de la fin du XIXe siècle, du cloisonnisme
à l'usage de la couleur inobjective, y sont analysées en profondeur.