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«La famille de gauche est divisée en deux sous-familles, les traîtres et les
crétins. Et le divorce menace. Depuis longtemps. On assiste à une longue
scène de ménage à côté de laquelle Qui a peur de Virginia Woolf ? ressemble
à La Vie en rose.
Dès 1965, il a fallu toute l'habileté du traître Mitterrand pour réussir à mettre
dans sa poche les crétins qui avaient soutenu Staline. Lorsque le
communisme s'effondra, il se produisit un événement que les traîtres
n'avaient pas prévu. L'emprise territoriale du communisme disparut en effet
mais, en revanche, le crétinisme survécut.
Si l'on a oublié ce que l'on doit aux traîtres - les libertés publiques, les
congés payés, la réduction du temps de travail, la libéralisation des moeurs,
j'en passe, et des plus futiles -, on se souvient en revanche avec émotion
que les crétins nous ont fait rêver d'un avenir radieux.
Cela dit, en tant que traître, je ne peux pas être objectif. En 1981, ce sont les
traîtres qui faisaient rêver. Aujourd'hui, ce sont de nouveau les crétins. Or, de
mon point de vue de traître, les dangers que les crétins font courir à
l'humanité sont sans commune mesure avec ceux dont les traîtres sont
porteurs. Car le traître est prudent, alors que le crétin lâche la proie pour
l'ombre.»
Prosternation devant les dieux du foot, séisme du non au référendum, mise
en cause de la liberté d'expression au nom de principes d'un autre âge :
aucun sujet n'échappe à la vigilance ironique et à la plume acérée du traître
Philippe Val.