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Le Manoir est le récit d'une enfant de sept ans.
Nous sommes en 1944. Le père, diplomate, a installé
la famille dans le manoir familial à 150 km de Berlin
pour soustraire les siens aux bombardements de la
capitale. Le monde du manoir est paisible. La guerre
se déroule au loin. L'enfant y vit avec ses deux
soeurs, sa mère, son père, passionnément aimé, sa
gouvernante, la cuisinière et un chauffeur bulgare.
Le monde semble un lieu d'enchantement, protégé
de la barbarie extérieure. Arrive le jour où, brusquement,
l'armée russe fait irruption, à minuit. En
quelques jours, le manoir se transforme en un lieu
angoissant. Le père est absent, la mère est menacée.
Celle-ci décide de fuir avec ses filles et la
gouvernante. Vient alors le récit de la fuite devant
l'armée soviétique : les marches forcées, les nuits
à la belle étoile, la peur d'être déportées, la faim,
le froid, le manque, terrible, du père. Une épopée
de trois mois qui s'achève aux portes d'un Berlin
en ruines. Pendant cette odyssée, l'enfant, pour
survivre, s'enferme dans son monde, joue avec la
vieille langue allemande que sa grand-mère lui a
apprise et tente de laisser sur la route, derrière elle,
les mots de cette langue oubliée dans l'espoir que le
père les trouve, un jour ; des mots «doux» qui tenteront
de dire l'ineffable et l'horrible : le viol d'une
mère, les cadavres au bord des routes. Un récit poignant
écrit dans une langue d'avant la barbarie.