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L'esprit de corps fait depuis longtemps partie du
vocabulaire courant mais il semble pourtant des
plus difficiles à cerner et n'a fait l'objet que de
rares recherches. Or, par sa fréquence et sa généralité,
il invite à interroger les fondements des
institutions et de l'espace public des sociétés
occidentales. L'esprit de corps relève en effet de
processus de socialisation qui déterminent tous
les groupes humains. S'il assure d'une certaine
cohérence l'idée d'institutionnalisation, il est à
l'inverse perçu comme le lieu d'un possible
dévoiement du sentiment d'identité, professionnelle
ou sociale, d'un sentiment d'appartenance
aux élites politiques, sociales ou administratives.
Les contributions ici réunies, sous l'égide de l'École
doctorale en science politique de l'Université de
Paris-I (Panthéon-Sorbonne), s'attachent, dans une
approche transdisciplinaire, à mettre à jour les
manifestations, les origines, les ambiguïtés, les effets
de l'esprit de corps et de ses modes de fonctionnement
dans les groupes sociaux.
D'aucuns prétendent qu'il n'y
a plus de pouvoir, partant plus
de politique... Et cependant, il
n'y a jamais eu autant de pouvoirs
éparpillés et contradictoires,
de sectes et d'hérésies se
battant pour la conquête du
centre, de micro-pouvoirs en
voie de disparition, lançant
leurs revendications à la face
des gouvernants. Jamais autant
de fascination.
Les analyses contemporaines
jouent avec l'idée d'anti-pouvoir
alors même qu'elles s'installent
dans l'impérialisme de
leurs propres discours. La politique
reste bien le centre noir
autour duquel tournent les avidités.
Éclatement alors, plutôt
envahissement et reflux. Mais
ce n'est pas à la science politique
conventionnelle, le plus
souvent sclérosée, caparaçonnée,
antique forteresse léguée
par la préhistoire, qu'il appartient
d'en parler. Ce n'est pas
non plus à la stratégie partisane,
toujours à la recherche
de son unité embastillée.
Les ouvrages de la collection
«La Politique Éclatée» ont
ce souci en commun : ne pas
sectoriser et enfermer les analyses
dans ce qu'il est convenu
d'appeler «La» politique,
mais poursuivre en d'autres
terres ses éclats dispersés.