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Marie Sophie Olga Zénaïde Godebska, plus communément
appelée Misia Sert (1872-1950), fille d'un sculpteur
polonais, épouse successivement Thadée Natanson, fondateur
de la Revue blanche, Alfred Edwards, le magnat
de la presse, et le peintre catalan José-Maria Sert. Elle
fut l'une des femmes les plus influentes de la première
moitié du XXe siècle. Mécène à la croisée des arts, tenant
salon à Paris, elle fut la meilleure amie de Coco Chanel,
l'intime de Picasso, de Mallarmé et de Jean Cocteau, le
soutien de Diaghilev et de ses Ballets russes. Elle a posé
pour plusieurs peintres, notamment Bonnard, Odilon
Redon, Renoir, Vallotton, Vuillard... Trompée par son mari
et séduite par la jeune maîtresse de celui-ci, en qui elle
voyait l'enfant qu'elle n'avait jamais réussi à avoir, Misia
imagine «follement» la possibilité d'un ménage à trois.
À tort ! Elle vécut un assez cruel et solitaire déclin.
C'est à Paris que le prince Rzewuski, issu de l'émigration
polonaise, rencontre Misia Sert et Jean Cocteau.
Plus tard, entré chez les Dominicains, malgré d'importantes
responsabilités dans l'ordre des Prêcheurs à la
Sainte-Baume, à Fribourg, à Toulouse et à Prouille, il
resta proche des milieux artistiques parisiens, l'ami, le
confident et le conseiller de beaucoup. Dans ce petit
ouvrage, qu'il avait rédigé sous le titre Le Calendrier de
la double tragédie de Misia, le père Rzewuski prend la
défense de Misia, maltraitée par un certain nombre de
contemporains et par ses premiers biographes. Comme
l'indique Jean Chalon dans sa préface, la langue et le ton
de ce plaidoyer font penser à une nouvelle de Mérimée ou
de Truman Capote.