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N'avez-vous jamais pensé que Dorothée, l'héroïne aventureuse du Magicien d'Oz était bien plus moderne qu'Alice du Pays des merveilles fort soucieuse des bonnes manières ? Après Ne le dites pas aux grands, Alison Lurie réédite
l'exploit : analyser ce qui est en jeu dans les livres destinés aux enfants de façon à la fois savante et personnelle, instructive et piquante, tout en mettant l'accent sur le caractère subversif d'un genre dont elle est spécialiste.
Certains des auteurs dont elle analyse l'oeuvre sont connus : Hans Christian Andersen, J.K. Rowling (Harry Potter), Laurent de Brunhoff (Babar), Louisa May Alcott (Les Quatre filles du docteur March), L. Franck Baum (Le Magicien d'Oz), Salman Rushdie (Haroun) ou Carlo Collodi (Pinocchio). D'autres comme Walter de la Mare ou John Mansfield sont oubliés. D'autres enfin, comme le Danois Tove Jansson (Moomintroll) sont, pour l'instant, méconnus sous nos latitudes.
Tous font l'objet d'une réflexion qui s'appuie sur trois convictions :
- Les auteurs de littérature enfantine ayant du succès sont de grands enfants, foncièrement nostalgiques et souvent contestataires.
- Leurs livres reflètent particulièrement bien la condition de la femme et de son évolution.
- Ils reflètent aussi, à travers le choix des personnages, l'évolution de la société (aujourd'hui multiethnique et soucieuse de parité) ainsi que de ses valeurs dominantes (l'aventure par exemple).
Le succès de Harry Potter, explique par exemple Alison Lurie, tient au fait que J.K Rowling décrit un monde où les héros sont tous des enfants, sympathiques et non plus manichéens comme autrefois, tandis que les adultes, dépassés,
s'évanouissent dans le paysage.
Facile à lire, nourri d'anecdotes, d'éléments biographiques et de souvenirs personnels, Il était une fois et pour toujours propose au lecteur un point de vue, des pistes de réflexion et suscite l'envie gourmande d'ouvrir, toutes affaires cessantes, un livre pour enfants.
