Read more
Aux États-Unis, la maladie peut conduire à des situations
d'endettement dramatiques. En France, on a longtemps cru que
le fameux «système-de-santé-que-tout-le-monde-nous-envie»
serait épargné. Le patient est pourtant souvent amené à payer
des dépassements d'honoraires exorbitants, en ville comme à
l'hôpital, ou à affronter des déserts médicaux. Il subit les prix
très élevés de l'optique, des soins dentaires ou des prothèses
auditives. Plus généralement, il pâtit de la débâcle de l'Assurance
maladie, qui ne rembourse qu'environ la moitié des
soins courants auxquels est confrontée la grande majorité de
la population.
Ainsi, la maladie n'est plus seulement une épreuve physique
et morale, mais aussi une épreuve financière, largement indexée
sur les inégalités sociales. Le patient renonce de plus en plus
aux soins, faisant les frais de cette évolution jusque dans son
corps. S'il fréquente l'hôpital public, sa souffrance rencontre
celle des soignants qui, face à la folie managériale, finissent
par s'accuser eux-mêmes de maltraitance involontaire. Le
système de soins, initialement pensé et construit pour protéger
le patient, s'est donc littéralement retourné contre lui. Le patient
se trouve dépossédé de son bien le plus précieux, sa santé,
qui devient une formidable source de profit pour les cliniques
privées, les compagnies d'assurances et l'industrie pharmaceutique.
Il est grand temps de réagir.