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Trois citations illustrent l'esprit de ce livre :
«Dans les communications d'Église durant la domination
nazie, jamais les Juifs ne furent explicitement nommés
comme tels et leur persécution ne fit jamais l'objet
d'une condamnation ecclésiale spécifique» (Martin
Rhonheimer).
«S'efforcer d'expliquer, comme l'a fait Pie XII, aux survivants
de l'Holocauste, la «grande bienveillance de
l'Église», et leur rappeler qu'«au milieu de [leurs] angoisses»,
ils ont «senti les bienfaits et les délicatesses de
l'amour», serait une impardonnable arrogance si ces
propos étaient émis aujourd'hui» (Michael R. Marrus).
«L'apologie [...] est grande consommatrice d'à-peu-près
dans tous les domaines : ses ravages dans l'ordre
de l'histoire et de la charité ne se comptent plus» (Fadiey
Lovsky).
Tout en prenant acte des progrès accomplis depuis la
déclaration Nostra Aetate, 4 du second concile du
Vatican (1965), l'auteur déplore la résurgence d'un discours
apologétique visant à justifier à tout prix l'attitude
de l'Église envers les Juifs, avant et durant la Seconde
Guerre mondiale, et il en réfute les arguments à la
lumière de documents incontestables.
Faisant fond sur des déclarations impressionnantes
de repentir de hauts dignitaires catholiques et protestants,
qu'il cite largement, il invite les chrétiens à s'inscrire
dans cette démarche de vérité, plutôt que de nier ce qui
fut regrettable dans l'attitude de la chrétienté d'alors, au
risque de tomber dans un révisionnisme historique aussi
dommageable pour la cause qu'ils veulent défendre que
pour l'Église elle-même.