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Passés maîtres dans une forme de tératologie de l'adepte, les dirigeants de mouvements
à caractère sectaire exploitent sans scrupule la moindre faiblesse de l'individu,
qu'il se retrouve isolé à la suite d'une rupture familiale, professionnelle ou encore
frappé d'une maladie grave. Présentes dans toutes les couches sociales, tous les secteurs
d'activité, y compris les milieux institutionnels, économiques, universitaires,
juridiques, médicaux, éducatifs, sportifs, ces organisations n'ont jamais cessé de
proliférer. Certains sectateurs occupent des postes clefs et mettent leur pouvoir et
leur influence au service d'une doctrine avilissante pour l'individu en se drapant
derrière les «nouvelles spiritualités». Si interdire ces types pseudo-philosophiques
ou pseudo-religieux de totalitarisme serait une forme de reniement de nos propres
valeurs, les ignorer conduirait à affaiblir les libertés premières des personnes les
plus vulnérables. Notre pays, après avoir longtemps laissé au seul monde associatif
la lourde responsabilité de prémunir nos concitoyens contre les dangers de certains
mouvements, s'est résolument engagé depuis environ une douzaine d'années dans
une action déterminée contre les dérives sectaires, en se bornant au seul respect de la
loi. Confrontée directement aux manifestations du phénomène sectaire, la justice doit
cependant voir ses moyens être davantage renforcés en utilisant toutes les armes du
droit d'un État démocratique. Ce rapport formule douze préconisations en ce sens.