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Dans ce rapport, la Cour présente la synthèse de ses contrôles sur une soixantaine de grands chantiers culturels engagés par l'Etat depuis dix ans, de la construction du musée du quai Branly à la restauration du Grand Palais. Ces chantiers représentent un investissement de 2,27 Md euros et pèsent lourdement sur le budget du ministère de la culture.
La Cour relève que ces opérations sont souvent lancées sur la base d'hypothèses fragiles et d'estimations financières sommaires. Déjà complexes par nature, elles s'exposent en cours de réalisation à des réorientations coûteuses pour les finances publiques, sans que les décisions soient éclairées par des éléments d'information rigoureux. En moyenne, la dépense réelle consacrée à chacune de ces opérations est ainsi supérieure de 30 % à son estimation initiale, et les délais d'exécution sont systématiquement dépassés.
Au regard de ce bilan, la Cour estime que la politique des grands chantiers culturels n'est plus soutenable dans ses cadres actuels.
La Cour constate que le dispositif mis en place en 1998 par le ministère de la Culture pour piloter ces grands chantiers est aujourd'hui appelé à évoluer, du fait notamment de la montée en puissance des grands établissements publics culturels. Mais surtout, elle souligne que l'achèvement des chantiers déjà programmés et le lancement de nouvelles opérations doit gagner en efficience, faute de quoi le ministère de la culture aura de plus en plus de difficultés à mener de front ses autres missions, notamment l'entretien et la restauration du patrimoine historique en région.
La Cour formule à cet effet plusieurs recommandations destinées à améliorer la performance des différents acteurs de cette politique.