Read more
1880. À la mort de leurs parents dans l'incendie de la ferme familiale, Paul, 14 ans, se destine à la prêtrise ; à Jean-Baptiste, l'aîné, échoit l'exploitation. Ce dernier épousera Clara, fille de paysans voisins. D'abord heureux, le couple se défait sous la double influence de l'infidélité et de la boisson. Paul tente de sauver le mariage de son frère avant que celui-ci ne décède tragiquement. Clara noue alors une liaison avec Paul, qui abandonne la soutane. La naissance du petit Camille attise la colère des villageois, que la mort de Clara n' apaisera pas. Camille est envoyé en pension en Belgique. Mais, conscient de son incapacité à gérer la ferme, Paul s'apprête à reprendre son fils auprès de lui. Lorsque la Première Guerre mondiale éclate...
Amours et colères paysannes dans la France d'avant la Grande Guerre
On disait de plus en plus dans le village que la fermière de Bon-Ru avait le mauvais oeil. Du fond de son potager, Clara avait pu voir des femmes se signer en passant devant l'embranchement qui menait à la ferme. Par une sorte de crainte d'être victime de quelque maléfice, certains habitués désertaient Bon-Ru. C'est ainsi que le Victor, le tueur de cochon qui avait coutume d'exercer ses talents le premier lundi après le nouvel an, ne se présenta pas le jour dit.
Au Claudius revint alors la tâche délicate de faire passer de vie à trépas Émile, le goret. C'est Paul qui avait suggéré de l'appeler Émile, comme le petit père Combes, ennemi déclaré de la religion et du clergé.