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En dépit d'un rapprochement dans les comportements et des trajectoires des hommes et des femmes au cours de ces dernières années, les discriminations de sexe persistent dans la plupart des sociétés et continuent à établir concrètement des différences de fonctions, de statuts, de droits et de devoirs. L'histoire française contemporaine n'échappe pas à cette tendance. L'engouement des sciences sociales pour comprendre l'état des relations entre les hommes et les femmes, l'étendue des domaines étudiés (école, travail, famille, sexualité, modes de vie, etc.) révèlent l'importance des enjeux que représente la division sexuée des rôles dans l'évolution de nos sociétés.
Tout en mettant l'accent sur les changements intervenus dans les relations hommes-femmes, dans la vie privée et publique, cet ouvrage fait apparaître la permanence d'un principe de domination masculine. La reproduction des rapports sociaux entre les sexes est en effet contrastée, l'émancipation des rapports hommes-femmes côtoyant au quotidien le conservatisme des mentalités, ancré dans les inégalités de classe.
L'idée centrale qui traverse cet ouvrage est que ces changements produisent des effets contradictoires. Les diverses contributions invitent à constater que ce principe du changement contradictoire s'applique à l'ensemble des pratiques sociales. La dynamique des rapports hommes-femmes est décidément dialectique ! En guise de générique, cette formule atteste qu'en ce début du troisième millénaire la voie vers l'égalité entre les sexes reste plus que jamais incertaine, essentiellement parce que ce processus n'aboutit pas toujours aux résultats espérés et s'accompagne de tendances contraires qui en réduisent la portée.