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Entre 1989 et 2000, le Mexique connaît des changements politiques
substantiels, qui remettent en cause le caractère hégémonique du Parti
révolutionnaire institutionnel (PRI), de même qu'ils questionnent la légitimité
du président de la République à centraliser entre ses mains la prise de
décision et la gestion des affaires publiques, faisant fi de la séparation des
pouvoirs et de la logique fédérale. Dans cette perspective, les États fédérés
qui expérimentent l'alternance partisane font figure de laboratoires, dans la
mesure où ils rompent la chaîne de pouvoir vertical mise en place par le PRI
et ouvrent la voie à une pluralisation de fait du jeu politique.
Est-ce pour autant un gage de démocratisation du système politique ?
L'alternance introduit-elle une manière différente de procéder en politique ?
Permet-elle de nouvelles formes de représentation et de participation ? La
question est double, car elle porte à la fois sur l'ordonnancement des relations
de pouvoir entre les institutions et entre les différents acteurs, et sur les
relations de pouvoir au sein de chacun des États considérés.
Au-delà du cas mexicain, l'ouvrage s'interroge sur les liens entre transition
politique et alternance et confronte la démocratie formelle - au sens d'institutions
et de mécanismes - aux pratiques, transactions et interactions, entre
autres, qui animent et sous-tendent le jeu politique et qui, ce faisant, lui
donnent sens et consistance.