Read more
Cet ouvrage analyse les migrations sous contrainte dans l'ensemble
du bassin du Congo et de l'Afrique des Grands Lacs. Dans certains
pays, tels l'Angola, le Rwanda et le Congo-Zaïre, des centaines de milliers
d'individus ont connu l'exil depuis le début des années 1960. Au
cours des années 1990, la juxtaposition de conflits nationaux, puis le
déclenchement d'une vaste guerre régionale sur le territoire congolais,
ont mis cette partie de l'Afrique au centre de l'agenda humanitaire
international avec ses millions de victimes, de réfugiés, déplacés et
«affectés».
Les différentes contributions rassemblées insistent sur les dimensions
sociales et politiques de ces drames humains. Elles établissent les
liens historiques qui les unissent ou les interconnexions récentes, elles
tentent de décrypter les stratégies mises en oeuvre par les divers acteurs
concernés face à ces situations de mobilité forcée.
Parmi ces acteurs figurent en premier lieu, les instances de pouvoir
(États, rébellions et groupes armés, partis politiques, etc.) qui à la fois
produisent ces flux et sont en compétition pour s'en assurer le contrôle.
Les organisations internationales et les puissances étrangères ensuite qui
sont principalement impliquées dans la prise en charge humanitaire et la
«gestion» des populations concernées. Il s'agit, enfin, des réfugiés et
déplacés eux-mêmes qui, au-delà de la dépossession matérielle et identitaire
qui les caractérise, (re)deviennent toujours, à un moment ou un
autre de leur trajectoire, des acteurs des crises qui ont généré leur destin.