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L'histoire est un élément majeur de l'identité nationale comme aussi
des identités ethniques. Au Burkina Faso, pays enclavé au milieu du
Sahel, le passé comme l'actualité sont marqués par la grande mobilité
des individus et des groupes. Cette mobilité est à la base d'une dynamique
particulière des identités et des frontières ethniques.
Loin de l'apparente rigidité des appellations ethniques et sociales, les
études réunies dans cet ouvrage témoignent de la multiplicité des processus
de négociation des identités et, avec eux, des droits d'accès aux
ressources. Bien souvent l'exclusion ou l'inclusion se justifient à travers
un discours historique.
Pour bien des communautés du Burkina l'histoire, enracinée dans les
dynamiques de l'époque précoloniale et ayant subi de profondes mutations
pendant la colonisation, reste entièrement à écrire. Non seulement
des problèmes d'ordre méthodologique rendent difficile un tel projet,
mais l'histoire du peuplement ne s'écrira jamais à l'abri des enjeux politiques,
économiques et sociaux de l'État moderne. Le passé est
constamment reconstruit et réinterprété pour en faire usage. Bien souvent,
l'histoire ne peut pas se penser sans un «autre». A l'encontre de
tout discours d'exclusion, le regard des chercheurs souligne l'interdépendance
profonde des différentes communautés burkinabès.
Cet ouvrage présente les contributions issues du colloque «Environnement,
histoire du peuplement et relations interethniques» organisé
conjointement par l'université de Francfort et l'université de Ouagadougou,
en décembre 2001 à Ouagadougou. Les contributions des auteurs,
historiens et anthropologues venus d'horizons divers, s'organisent
autour de trois thèmes : Terroirs et territoires contestés, Relations inter-ethniques
et Histoire et construction des identités.