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La plupart des études sur l'État d'Israël portent sur les multiples formes du conflit israélo-arabe (sociologique, économique, militaire, politico-diplomatique). Privilégiant le plus souvent les axes Israël-Occident, Orient-Occident ou Israël-États arabes, les analystes semblent occulter l'aspect "tiers-mondiste" du conflit. Et pour cause, la tragédie du conflit l'a souvent emporté sur l'analyse profonde des stratégies politiques israéliennes, notamment envers l'Afrique subsaharienne, pour contrer toute offensive arabe tendant à l'isoler.
Avant la création d'Israël, le fondateur du sionisme politique (1897), Theodor Herzl, écrivait dans son ouvrage Atlneuland (1902) que Juifs et Noirs partageaient un point commun en terme de souffrance. L'Afrique, alors sous domination coloniale, voyait donc en Israël un exemple à suivre. Une fois l'État juif créé (1948), le conflit israélo-arabe, dans le contexte de la guerre froide, va finir par échauder la vision idyllique de Herzl sur la solidarité humaine au détriment des intérêts stratégiques des États.
En Afrique du Sud, au Congo-Kinshasa (ex-Zaïre), en Éthiopie et ailleurs, Israël tient à défendre ses propres intérêts et à contrer les Arabes qui, grâce à la manne pétrolière et au dynamisme de l'islam, tentent de l'isoler. Pour les Africains, à la traîne du développement, les victoires israéliennes sur les Arabes ne sauraient être l'oeuvre d'un pays du tiers-monde. Israël fait partie des puissances et, de fait, peut aussi être un colonisateur. Le faible ayant changé de camp, le regard se tourne alors vers les Palestiniens comme référence en terme de souffrance.
