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Entre 1948, date de la fondation du Conseil œcuménique des Eglises (COE), et le début du troisième millénaire, la société mondiale a connu d'énormes mutations. Pendant cette période, des chrétiens de différentes dénominations se sont employés à «diffuser» le christianisme dans des situations multiples. Orientés vers un même but, ils se sont souvent trouvés sur les mêmes terrains, ce qui a entraîné des méfiances, des concurrences, mais aussi des collaborations.
Le demi-siècle écoulé a ainsi modifié les données de la rencontre entre les chrétiens (et leurs Eglises) et le monde «à évangéliser». En 1948, on ne parlait guère de décolonisation et peu d'Européens pressentaient le déplacement du centre de gravité de la planète. Depuis lors, le visage de l'œcuménisme a également évolué : de très institutionnel qu'il était, il a partiellement cédé le pas au souhait d'un témoignage commun des chrétiens dans le monde. En même temps, on a pu assister au glissement d'un œcuménisme d'états-majors vers un œcuménisme de terrain.
Peu à peu le désir d'un témoignage commun s'est développé. Un document du Groupe mixte (Rome-COE) de 1981 évoque six terrains sur lesquels ce témoignage commun peut s'exercer : la lutte pour la dignité de la personne humaine, l'évangélisation, les retraites spirituelles, les études bibliques, l'instruction religieuse, les militances diverses dans les domaines social et éthique.
Au cours de son 21e colloque annuel à Louvain-la-Neuve, le CREDIC (Centre de recherches et d'échanges sur la diffusion et l'inculturation du christianisme) a cherché à voir comment se sont croisés les deux thèmes de l'évangélisation et de l'œcuménisme pendant la période 1948-2000. Cet ouvrage en publie les contributions et les débats essentiels.
