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Le 22 mars 1977, le Congo-Brazzaville devenait le premier pays d'Afrique où
un cardinal de l'Église catholique, Émile Biayenda, archevêque de Brazzaville,
était assassiné. Cet événement intervenait dans un contexte de coup d'État,
qui coûta la vie au président marxiste-léniniste congolais, Marien Ngouabi,
et à l'ancien président «socialiste bantou», Alphonse Massamba-Débat.
Le présent ouvrage reprend les interventions d'un colloque de février 2008,
organisé par l'Association Cardinal Émile Biayenda-France (Aceb-France)
en partenariat avec l'Institut de Science et de Théologie des Religions de
l'Institut catholique de Paris (Istr-Icp) et le Centre d'Études Africaines
de l'École des Hautes Études en Sciences Sociales (Ceaf-Ehess). Les séances
plénières et les tables rondes de ce colloque ont abordé, à travers différentes
perspectives, la signification théologico-politique d'un acte à nul autre
pareil dans l'histoire du pays.
Au Congo, depuis longtemps, les histoires religieuse et politique s'articulent
de manière complexe. Il suffit de rappeler l'histoire de Kimpa Vita
(XVIIIe siècle), et plus récemment celle de l'abbé Fulbert Youlou qui fut, dans
les années soixante, le premier président de la République du Congo-Brazzaville.
À travers la figure du cardinal Émile Biayenda, le colloque
a reconstruit le cadre général des affrontements politico-religieux dans
l'histoire présente, en éclairant les trajectoires du socialisme au Congo et
les choix idéologiques pris par les uns et par les autres. Ont été examinés
ensuite les rapports tendus entre l'État et les Églises. Enfin, on a tenté de
mettre en lumière l'héritage spirituel du cardinal Émile Biayenda.