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Cet ouvrage interroge les enjeux professionnels et politiques de la
fabrication urbaine au Maroc, en Algérie et en Tunisie. Dans des villes
maghrébines en profondes mutations, marquées par l'affirmation d'un
urbanisme qui intègre de plus en plus les lois du marché, l'entrée par
les architectes, les urbanistes, les ingénieurs, les cadres municipaux, les
promoteurs immobiliers privés, les chefs de projet des holdings d'aménagement,
etc., permet de repérer d'importantes recompositions dans la
hiérarchie des dispositifs et des savoirs techniques légitimes sur la ville.
Celles-ci mettent en évidence des formes de gouvernance urbaine différenciées
dans les trois pays.
Les contributions ici rassemblées montrent que même dans des configurations
qui restent très centralisées, où la maîtrise des dynamiques
locales et des territoires constitue un élément clé de gestion du pouvoir
et donne lieu à des dispositifs variés de contrôle des populations, l'arbitrage
des praticiens de l'urbanisme et de l'aménagement compte. Mus
par des logiques économiques, professionnelles, corporatistes, idéologiques,
etc., ils négocient leur place dans la détermination des enjeux
urbains, sans que leurs actions soient le seul produit d'arbitrages savants
ou le pur résultat de considérations intangibles d'intérêt général.
Cet ouvrage pointe les fortes interdépendances nouées entre experts
et acteurs politiques. Il souligne également les réappropriations locales
des modèles urbains en circulation à l'échelle internationale, notamment
à travers l'avènement du projet urbain.