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Une femme. Un ordinateur. Beyrouth en guerre.
Seule dans un immeuble qui s'est vidé de ses habitants, la
narratrice pour ne pas avoir peur dans une ville assiégée, écrit
le rêve d'un livre en jouant avec les mots. Elle continue à vivre
au milieu du conflit avec ses souvenirs tout en ne renonçant
pas à exister dans un présent dangereux. Fatalisme et volonté
de ne pas abdiquer devant la peur se mêlent d'une manière
subtile.
La charge émotionnelle portée par le récit montre combien
la guerre dans un mouvement paradoxal et tragique a réconcilié
la narratrice avec elle-même.
«Dès que je commence à tracer les vocables de la langue
arabe, les mots coulent coulent sur la feuille sortant de mes
mains, de mes entrailles. Tout mon corps se met à écrire Beyrouth.
Les mots abstraits se concrétisent en sensation, en mouvement
impérieux comme un torrent qui coule...»
L'essence même du récit ce sont les femmes et le Liban, les
femmes dans le Liban. Elles sont la vie, la donnent, aiment et
sans elles on a le sentiment qu'il n'y aurait plus de Liban. C'est
avec ce récit que la tendresse prend le pas sur la violence.