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L'enfance de Jean-Claude Colin - né en 1790 - s'est déroulée aux temps
sombres de la Révolution française. Son père qui avait donné refuge au
curé de sa paroisse avait dû vivre caché dans les bois et sa mère faire
face aux tracasseries de la police. L'enfant a connu avant d'avoir cinq
ans l'épreuve de la mort de sa mère puis de son père. Dix ans plus tard,
les gendarmes arrêtèrent Jean-Claude, croyant qu'il voulait échapper au
service militaire et à la guerre que Napoléon menait en Espagne comme
l'avait fait son camarade de séminaire Jean-Marie Vianney qui deviendrait
plus tard le saint Curé d'Ars. Plus tard encore, il vit les bandes
déchaînées des partisans de Napoléon menacer d'envahir le séminaire où
il poursuivait ses études.
Jean-Claude fut ordonné prêtre une année après la bataille de Waterloo,
alors que s'ouvrait une période de restauration durable pour l'Église
comme pour l'État. Il avait pourtant saisi qu'un nouveau monde était
apparu, dans lequel il fallait se comporter de manière nouvelle et non pas
restaurer les anciennes pratiques. Avec un groupe de douze jeunes gens
- parmi lesquels Marcellin Champagnat, canonisé en 1999 -, il se promit
de fonder une nouvelle congrégation religieuse.
Comme la Compagnie de Jésus au temps de la Renaissance et de la
Réforme, cette nouvelle Société, tout en prenant son nom et son inspiration
de la Vierge Marie, aurait pour tâche d'affronter les problèmes du
monde issu de la Révolution. En 1836, le pape Grégoire XVI demanda
à Jean-Claude Colin de prendre en charge la mission dans une zone
immense du Pacifique sud s'étendant de la Nouvelle-Zélande aux Iles
Marshall et de la Nouvelle-Guinée à Tonga et au-delà. Son acceptation
immédiate lui valut l'approbation pontificale pour la branche des prêtres
de la Société de Marie qui fut ainsi introduite sur la vaste scène du monde.