Read more
La question autochtone est aujourd'hui plus que jamais au
coeur du débat politique dans les anciennes colonies d'Amérique
et du Pacifique. Au moyen d'actions militantes sur le terrain ou
devant les tribunaux, mais aussi par la voie des urnes quand leur
poids électoral le permettait, les autochtones de ces pays sont parvenus,
avec plus ou moins de succès, à obtenir une place dans les
institutions de l'État et une reconnaissance de leur légitimité indigène.
Simultanément, leurs mobilisations ont suscité de nombreux
discours généraux - notamment aux Nations Unies et parmi les
anthropologues - magnifiant ou au contraire dénonçant le bien-fondé
de la catégorie «autochtone» et des luttes menées en son
nom.
Rompant avec ces discours éloignés de la réalité sociale, cet
ouvrage rassemble des études de cas empiriques afin d'examiner
concrètement les modalités pratiques des tentatives d'irruption
des représentants autochtones dans les champs juridique et politique.
Il est organisé autour de trois axes : le premier se penche
sur la diversité des formes de légitimation - électorale, coutumière,
militante - utilisées dans le jeu politique municipal (Nouvelle-Calédonie,
Guyane française, Équateur) ; le second analyse
à plusieurs échelles (locale, nationale, internationale) la mobilisation
de techniques juridiques autour des revendications indigènes
(Colombie, Chili) ; enfin, le troisième aborde les conditions
sociales de l'engagement ou à l'inverse du désengagement des
militants autochtones à partir de trajectoires singulières (Australie,
Mexique, Panama).
En rassemblant ainsi des enquêtes ethnographiques et socio-historiques
de première main, menées sur des terrains variés, ce
livre propose des pistes de réflexion originales susceptibles d'intéresser
tous ceux qu'interpelle la question autochtone.