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En règle générale, les élections communales sont décrites comme très
locales, dominées par les enjeux locaux et les personnalités candidates au
titre de bourgmestre. En 2012 pourtant, le discours sur le scrutin communal
a été, en Flandre en particulier, mais aussi en Wallonie et à Bruxelles, axé en
partie sur le niveau de pouvoir fédéral. Les états-majors nationaux des partis
se sont beaucoup investis dans la campagne. Et la N-VA a voulu faire de ce
scrutin un référendum pour ou contre le gouvernement Di Rupo.
Cet ouvrage réunit des chercheurs et des professeurs d'université belges, du
nord et du sud du pays. Pour la première fois, une analyse des
comportements des électeurs à l'occasion de ce scrutin est proposée à partir
d'une enquête sortie des urnes menée auprès de 5 000 électeurs dans 40
communes belges. Cette étude permet de répondre à plusieurs questions
centrales. L'électeur a-t-il voulu choisir son futur bourgmestre ou s'est-il
laissé guider par l'identité des partis en présence ? Les questions de
politique nationale ont-elles supplanté les enjeux locaux ? Les femmes et les
électeurs d'origine étrangère votent-ils de façon différente ? Le citoyen
choisit-il le même parti aux élections communales et aux élections
régionales ou fédérales ? La campagne électorale fait-elle bouger les lignes
ou se contente-t-elle de les figer ?
Le lecteur le constatera au fil des pages, contrairement aux stratégies de
campagne de certains partis, à commencer par la N-VA, ces élections ont été
avant tout des élections locales. Les enjeux communaux et les leaders locaux
ont pesé bien plus dans le choix de l'électeur que les ténors de la politique
nationale ou les considérations politiques fédérales ou régionales. L'électeur
vote d'abord pour des candidats qu'il connaît personnellement, en fonction
de leur action politique communale et de leurs positions sur des enjeux
locaux. Et si, au final, cela le conduit à se détourner du parti pour lequel il
vote d'habitude aux élections fédérales ou régionales, l'électeur n'hésite pas
à le faire. All politics is local, selon l'adage bien connu.