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Le corps, à l'adolescence, est le siège de préoccupations brûlantes, essentielles, existentielles. Objet de haine autant qu'objet d'amour, objet d'attention et de soins parfois excessifs qui peuvent aller jusqu'à la maltraitance, ou au contraire objet de déni, il est le point névralgique où se focalise une quête narcissique parfois bien douloureuse. Si les adolescents sont soucieux de leur corps, qui en dit long sur leur rapport à eux-mêmes, aux autres, à la vie, ils peuvent aussi le mettre «à côté de leur tête» pour se défendre de fantasmes parfois obsédants.
Mais alors, toucher au corps des adolescents, est-ce un bon moyen thérapeutique pour aider ceux qui vont mal? Psychomotricienne, l'auteur s'appuie sur son expérience clinique privée et institutionnelle d'une vingtaine d'années, pour conceptualiser cette approche thérapeutique auprès d'adolescents en grandes difficultés psychiques. Sans omettre les réserves et la prudence nécessaires à ces médiations corporelles, elle propose une réflexion théorico-clinique qui ouvre sur un champ des possibles. Les professionnels - psychomotriciens, danse-thérapeutes, psychologues, psychanalystes, infirmiers - qui, comme elle, inventent des médiations où le corps est choisi comme vecteur d'expression privilégiée, devraient trouver ici références et stimulations pour répondre aux besoins de leurs patients.
