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La maison de Passy est une petite Russie : une poignée d'exilés
qui partagent un passé douloureux et dont le destin s'est
trouvé bouleversé par l'histoire. Attachants, humains, simples, joyeux
ou tristes, ils sont liés par une grande solidarité. Il y a parmi eux le
vieux général, ancien officier de l'armée des volontaires, qui vit d'expédients
et attend avec impatience l'arrivée de sa fille et de son petit-fils
restés en URSS ; Dora la raisonnable, autrefois médecin, qui vit avec
son fils, le candide Rafa, qu'elle imagine au lycée Janson, comme les
petits Français. Il y a la sombre Kapa, Lioudmila qui rêve de fortune,
le père Melchisédech, figure sereine qui apporte aide et réconfort,
Valentina, une jeune couturière, ou Lev Nikolaevitch, le chauffeur de
taxi... À la fin de l'année, une page se tourne et tous les locataires
doivent quitter la maison de Passy.
Écrit dans une langue classique, précise et poétique, le roman tout
de tolérance et de nostalgie, de générosité et de compréhension,
donne une vision apaisée de l'exil. Mais Une maison à Passy est aussi
un tableau de Paris des années 1920, ses habitants, son flot de voitures,
son ciel et ses arbres ou ses parfums.
Boris Zaïtsev a écrit ce roman en 1931-1933, alors qu'il était installé
en France depuis 1923. Visionnaire, il avait compris que l'avenir des
siens devait se dérouler désormais loin de leur patrie.