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Jean-Pierre Mocky ? Un tendre râleur, un provocateur, un anar fauché
qui bâcle ses films et dont les coups de gueule encouragent les médias
à snober l'oeuvre, digne de Simenon, de ce réalisateur au style vif.
Sa vie ? Un roman à rebondissements. Jeune premier chez Antonioni,
il signe Les Dragueurs en plein triomphe de la Nouvelle Vague, filme
Bourvil en pilleur de troncs (Un drôle de paroissien) ou en policier
sautillant dans La Cité de l'indicible peur. La farce noire éclaire les
tares d'une France rancie, subvertit le cinéma commercial, invente le
néopolar (Solo). Passant de la comédie contestataire au thriller social,
avec quelques succès et nombre d'échecs, Mocky peut compter sur la
fidélité d'acteurs nommés Serrault, Noiret, Jeanne Moreau, Piccoli,
Poiret, Lonsdale -, mais aussi l'estime de Godard et Resnais.
Au fil de ces entretiens, il évoque son enfance à Nice, son mariage
précoce, l'enseignement de Jouvet, son activité de secrétaire de
Stroheim et Jules Berry, ses années d'apprentissage auprès de Fellini
et Visconti, sa découverte de Carné et Cocteau, l'amitié de Belmondo,
Devos et Aznavour, ses comédiens fétiches (Bourvil, Blanche, Simon,
Dufilho), ses rencontres avec Aymé, Renoir, Buñuel, ses projets avortés
avec de Funès ou Tapie, son invisible film X, son admiration pour
Godard et Tati, ou encore le succès d'À mort l'arbitre...
Une rencontre pétaradante et sans langue de bois avec un monstre sacré
du cinéma populaire, premier des râleurs... et dernier des moralistes ?