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L'immigration clandestine est un iceberg dont nous ne voyons
que la partie émergée. Au fil des années, une contre-société inédite
s'est créée avec ses organisations de passeurs, ses boulots
au noir, ses marchands de sommeil, ses solidarités invisibles, son
commerce de faux papiers, ses hiérarchies entre communautés,
ses héros quotidiens...
Arthur Frayer-Laleix a plongé sous la surface pour explorer
cette mondialisation de la misère qui n'apparaît sur aucun de
nos radars économiques. Il a opté pour une méthode simple : se
grimer en clandestin afin d'approcher les passeurs, les logeurs,
les intermédiaires du trafic d'êtres humains, puis redevenir journaliste
pour interroger policiers, magistrats, avocats, et vivre au
plus près des migrants.
Son enquête l'a mené au Pakistan, en Turquie, en Bulgarie, en
Allemagne, à Calais... Il a été expulsé dans le coffre d'une voiture
de police bulgare, a négocié avec des passeurs pachtounes,
arpenté les trottoirs d'Istanbul avec les travailleurs afghans, il
s'est plongé dans les dossiers judiciaires, a écumé les abords
d'Eurotunnel et les bancs du tribunal de Boulogne-sur-Mer où
sont jugés les passeurs...
L'univers qu'il met au jour n'appartient ni aux pays du Nord,
ni à ceux du Sud. C'est un «cinquième monde» comme il existe
un tiers-monde et un quart-monde, qui nous reste largement
invisible, mais nous concerne tous par ses conséquences économiques,
sociales, politiques et humaines.