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Nouvelle édition avec cartes en couleur.
La première partie de l'ouvrage évoque les circonstances politiques et
militaires qui conduisent le 16 juin 1940 au soir le nouveau gouvernement
présidé par Pétain, entraîné par Weygand et rallié par Darlan à faire le
choix d'une demande d'armistice. L'acte signé le 22 juin avec les Allemands
ne prendra effet que le 25 à 0 heure 35 en même temps que la convention
analogue avec l'Italie. Son principal résultat sera d'asservir durablement
la France et son économie aux objectifs stratégiques de Hitler. La seconde
partie tend à montrer que l'alternative existait et que, si de Gaulle resta
longtemps bien seul à le proclamer, sa vision du monde et sa perception de
l'honneur du pays furent sur le moment beaucoup plus largement partagées
qu'on ne le croit encore aujourd'hui.
L'intention de poursuivre la lutte outre-mer avait été jusqu'au 16 juin
celle de Paul Reynaud, chef du gouvernement, et de ses principaux ministres,
mais également celle du Président de la République et des présidents
des deux Assemblées parlementaires. Dans les territoires de l'Empire cette
même volonté était partagée par tous les hauts responsables civils et militaires.
Ils se déclaraient prêts à suivre le général Noguès, commandant en
chef du théâtre des opérations de l'Afrique du Nord, dès lors que celui-ci assurait
en avoir les moyens. Le gouvernement britannique poussait à la résistance
française et celui des États-Unis se montrait déterminé à la soutenir.
Si, reconnu par ses pairs comme proconsul d'outre-mer mais s'estimant
lâché par la Marine, Noguès se résigna «la mort dans l'âme» à suivre
les ordres de son gouvernement, il n'est pas interdit de s'interroger sur
les perspectives qui auraient été offertes à la France par une «Hypothèse
Noguès» de poursuite de la guerre, en contrepoint de ce que fut dans la
réalité la «logique de l'armistice» signé par Vichy.