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L'expérience des groupes de parole relatée ici illustre de manière exemplaire la nature du lien entre soignant et soigné à l'intérieur du quel chaque partenaire est une personne. La nécessité de distinguer vie privée/vie professionnelle, règle intangible du soin à la personne, n'implique pas que le soignant soit un robot et le patient un corps sans nom qui dysfonctionne. Les groupes de parole démontrent que la relation soignant/soigné est une interrelation, en interaction constante, en ajustement continuel. Le soin, dans un contexte où se jouent la vie et la mort de l'enfant ou de l'adolescent suppose compétence et capacité d'adaptation à chacun, enfant, adolescent, parents. Le groupe de parole offre la possibilité de prendre de la distance, d'élaborer les tensions et la nature des investissements réciproques. La parole permet le partage des expériences, la confrontation des différences et l'évitement, ainsi, des passages à l'acte.
L'interaction entre les partenaires est examinée sous l'angle des difficultés abordées dans les groupes : impact de la violence ; limites à préserver ; maintien de la « bonne distance » ; annonces : diagnostic, rechute, échec des traitements, mort ; conséquences de la maladie pour la fratrie ; séquelles : choix entre deux risques graves, réactions suite aux séquelles ; accueil des patients étrangers ; relations entre soignants. Des notions psychologiques sont données de manière succincte pour éclairer des aspects de l'interrelation : identification/projection, imaginaire, idéal, culpabilité, réparation ; données qui structurent toute relation d'aide quel qu'en soit le domaine.
Cet ouvrage est destiné aux soignants en cancérologie pédiatrique.
Il intéressera les professionnels des autres secteurs de la Santé et de l'Aide à la personne.
